Origine du sens de « malan »
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Définition et signification de « Malan »
À Hong Kong, le terme « Ma Lan » désigne principalement un lieu de prostitution clandestine, généralement situé dans des immeubles d'habitation anciens ou des appartements. L'intérieur est divisé en plusieurs petites pièces où les travailleuses du sexe et leurs clients peuvent avoir des relations sexuelles. Ces lieux sont généralement gérés conjointement par des intermédiaires et des gérants. Les intermédiaires mettent en relation les travailleuses du sexe et les clients, tandis que les gérants gèrent le lieu, accueillent les clients et organisent les transactions. Une fois entré dans le « Ma Lan », le client choisit généralement une travailleuse du sexe parmi celles proposées par le gérant, et la transaction est considérée comme une entrée dans le « Ma Lan ». Si le client n'est pas satisfait de la travailleuse du sexe présente, il peut demander à l'intermédiaire de lui en proposer d'autres ; cette flexibilité est l'une des caractéristiques du « Ma Lan ».
Par ailleurs, les « Ma Lam » ne se limitaient pas aux services sexuels. Certaines proposaient également des locations à court terme ou à l'heure pour les couples, les amants ayant une liaison ou les couples mariés, car les conditions de vie à Hong Kong étaient alors précaires et l'intimité faisait souvent défaut. Ce modèle de « location pure » était particulièrement répandu à Causeway Bay, quartier qui attirait de nombreux touristes taïwanais venus en masse à Hong Kong pour le tourisme et le shopping après la levée du régime militaire.

Étymologie du mot « Malan »
L'origine exacte du mot « 马蘭 » demeure incertaine, mais les linguistes et le folklore proposent plusieurs explications possibles. D'un point de vue phonétique, « 马蘭 » pourrait être un homonyme cantonais ou un emprunt. Certains supposent que « 马蘭 » pourrait provenir de la translittération du mot anglais « madam » (propriétaire ou tenancière de maison close), car « madam » en cantonais pourrait se prononcer de façon simplifiée, proche de « 馬 » (cheval), combiné à « 蘭 » (caractère rare, possiblement utilisé comme syllabe supplémentaire) pour former « 马蘭 ». Ce type de transformation phonétique est fréquent en cantonais hongkongais ; par exemple, « jetso » (bonne affaire) en est une translittération.
Une autre théorie suggère que « Malan » pourrait être lié à «garçon d'écurieCela se rapporte au mot "".garçon d'écurieEn cantonais, « 兰 » désigne un intermédiaire dans le commerce du sexe, chargé de démarcher les clients ou d'établir des contacts. Le caractère « 兰 » a probablement été ajouté pour des raisons d'harmonie phonétique ou par euphémisme. Cette convention de dénomination est courante dans l'argot hongkongais, qui utilise des homophones ou des métaphores pour masquer des propos sensibles et éviter de mentionner directement des activités illégales.
De plus, des légendes populaires lient « Ma Lan » à la géographie ou à l'histoire de Hong Kong. Par exemple, certains pensent que « Ma Lan » pourrait être lié à un lieu précis (comme Ma Lan Shan ou un toponyme similaire), mais cette hypothèse manque de preuves concluantes. Une explication plus probable est que « Ma Lan », en tant que terme d'argot, s'est progressivement popularisé avec l'essor de l'industrie du sexe à Hong Kong dans les années 1970 et 1980 et s'est ainsi chargé de connotations culturelles spécifiques.

Le modèle opérationnel et le contexte social de « Malan »
Le fonctionnement des « Ma Lam » repose essentiellement sur la discrétion et la flexibilité. Ces établissements sont généralement situés dans des quartiers comme Yau Tsim Mong, Kwun Tong, Yuen Long, Wan Chai et North Point, en raison de leur forte densité de population, de leurs transports en commun pratiques et de leurs loyers relativement bas, ce qui les rend propices aux activités illégales. Les « Ma Lam » se trouvent généralement aux étages supérieurs d'immeubles ou dans des appartements isolés avec des entrées discrètes. L'intérieur est aménagé en plusieurs cabines, chacune meublée de façon sommaire, avec notamment des lits et des sanitaires. À leur arrivée, les clients sont accueillis par un « agent de liaison » qui leur propose des travailleuses du sexe ou la location de chambres en fonction de leurs besoins.
Dans les années 1970 et 1980, les conditions de vie à Hong Kong étaient généralement précaires, de nombreuses familles résidant dans de petits logements sociaux ou des immeubles insalubres, sans espace privé. De ce fait, les « malan » (un euphémisme pour la prostitution) servaient non seulement de lieu de rencontre pour les travailleuses du sexe, mais devenaient également un refuge pour les couples en quête d'intimité. Ce phénomène reflétait la crise du logement et la situation économique de la société hongkongaise de l'époque. Parallèlement, avec le développement économique rapide de Hong Kong et l'essor du tourisme, notamment l'afflux de touristes taïwanais, les « malan » de quartiers comme Causeway Bay se sont spécialisés dans l'accueil des visiteurs étrangers, contribuant ainsi à leur popularité croissante.
Les établissements illégaux, comme les « Ma Lam », étaient dans le collimateur de la police. À l'époque, des patrouilles en uniforme de la police de Hong Kong inspectaient régulièrement ces lieux, notamment aux heures de pointe, car ils étaient non seulement impliqués dans la prostitution, mais pouvaient aussi servir de refuge à des fugitifs. Lors de leurs patrouilles, les policiers vérifiaient les registres d'arrivée pour contrôler le nombre de personnes dans les chambres et leur identité, afin de déceler toute activité suspecte, comme la présence de mineures ou la possession de stupéfiants. Ce contexte à haut risque obligeait les gérants des « Ma Lam » à recourir à diverses méthodes discrètes, comme l'utilisation du téléphone pour avertir rapidement les clients de l'arrivée de la police et ainsi éviter d'être appréhendés.

L'importance culturelle et le déclin de « Malan »
« Ma Lan », produit de la contre-culture hongkongaise, n'était pas seulement un phénomène économique, mais reflétait aussi la diversité de la société de l'époque. Intégré à l'industrie du sexe, il révélait les conditions de vie des classes populaires et des groupes marginalisés durant l'urbanisation rapide de Hong Kong. Nombre de travailleuses du sexe se sont tournées vers ce secteur sous la contrainte économique ou en raison de leur situation familiale, et l'existence de « Ma Lan » leur offrait un cadre de travail relativement discret. Parallèlement, « Ma Lan » s'est également ancré dans la culture de rue, donnant naissance à des expressions argotiques telles que « flying chicken », témoignant de l'humour et de la satire des Hongkongais face à ce phénomène.
Avec la transformation économique de Hong Kong et le durcissement de sa réglementation, les « Ma Lam » ont progressivement décliné après l'an 2000. L'essor des hôtels modernes, des lieux de divertissement légaux et des plateformes en ligne a rendu les « Ma Lam » traditionnels non compétitifs. De plus, la répression policière accrue contre le travail du sexe illégal a contraint ces établissements à adopter des pratiques plus clandestines, voire à disparaître complètement. Aujourd'hui, « Ma Lam » relève davantage du passé, présent dans la mémoire des générations plus âgées de Hongkongais ou dans la culture populaire, notamment au cinéma, en littérature et dans les légendes urbaines.

Le lien entre « poulet volant » et « olive de cheval ».
Il convient de mentionner que,Poulet volantIl est étroitement lié à « Malan ».Poulet volant« Poulet volant » est un surnom donné à la Nissan Silvia S13, inspiré par l'histoire du pilote de rue « Fast Hand Wah ». Il utilisait sa S13 pour transporter des travailleuses du sexe dans différents « Ma Lam » (maisons closes traditionnelles de Hong Kong). Du fait de sa vitesse (bien que la légende raconte qu'il n'a jamais gagné de course), ses amis l'appelaient par plaisanterie la « Voiture Poulet », surnom qui a ensuite évolué vers « Poulet volant ». Ce surnom reflète non seulement l'humour de la culture automobile hongkongaise, mais fait également écho au contexte des « Ma Lam » en tant que lieux de prostitution, illustrant ainsi les particularités de la culture de rue de l'époque.

Conclusion
« Ma Lam » est un microcosme de la société hongkongaise des années 1970 et 1980, incarnant les caractéristiques économiques, immobilières et culturelles de l'époque. Synonyme de lieux de prostitution illégale, il constituait non seulement un phénomène économique, mais aussi un symbole culturel, reflétant les conditions de vie et les particularités subculturelles des classes populaires hongkongaises. Bien que « Ma Lam » ait perdu de son importance avec le temps, sa place dans l'argot, la culture de rue et la mémoire collective de Hong Kong demeure prépondérante. Comprendre la signification et l'histoire de « Ma Lam » nous permet d'entrevoir les transformations sociales et la diversité culturelle de Hong Kong au cours des dernières décennies.
Lectures complémentaires :